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Un jour à la fois; le quotidien d’un proche-aidant

Dernière mise à jour : 12 avr. 2022

L’inquiétude, l’épuisement et la tristesse sont les premières expressions que j’ai vues et ressenties lorsque j’ai rencontré Monsieur, un proche-aidant.



Nul besoin de vous expliquer longuement ce qui le mettait dans cet état : sa femme souffre de la maladie d’Alzheimer. Du support afin de l’aider dans les tâches quotidiennes et de la stimulation pour favoriser le maintien des acquis de sa femme sont les services dont il a nommé le besoin.


Sa femme, appelons la Georgette, est d’une nature réservée et apathique, voire triste. La première rencontre s’est déroulée sans qu’elle ne sourit, pas même une seule fois, et ce n’est pas à défaut d’avoir essayé. Elle avait plutôt un regard interrogateur qui se posait sur moi, se demandant : « Qui est cette jeune femme? ». Afin d’avoir droit à un premier sourire de sa part, j’ai d’abord dû la consoler : une journée plus difficile où Georgette revivait le deuil de ses parents, j’ai eu accès à son cœur et je lui ai mis un baume en l’écoutant et comprenant sa souffrance. Inutile eut été de la raisonner en lui disant que cela fait des années que ses parents sont décédés. J’ai plutôt supporté sa tristesse dans le moment présent. C’est à cet instant précis qu’elle a débuté à me faire confiance et que s’est tissé notre complicité. Après, Georgette et moi sommes allés nous promener afin de lui changer les idées. Nous nous sommes arrêtés à un parc. Pour la première fois depuis des années, Georgette s’est balancé sur une balançoire. Malgré ses réticences à le faire, elle s’est laissé aller, abandonnée par l’air du temps, à aller de l’arrière à l’avant tout en chantant « Un jour à la fois… ». J’ai pu admirer son premier sourire franc.


C’est à cet instant précis qu’elle a débuté à me faire confiance et que s’est tissé notre complicité.

Dès lors, Georgette rayonne d’un sourire éclatant sur son visage. Elle est toujours atteinte de la maladie d’Alzheimer, mais quelque chose en elle fait qu’elle est plus sereine. Monsieur, m’a nommé que l’humeur de sa femme s’est vue améliorée, bien sur Georgette vit de la tristesse, cependant ce n’est plus ce qui émane d’elle et par ricochet, ce n’est plus ce qui émane de Monsieur.

Être un proche-aidant, ce ne réside pas seulement dans le fait de la proximité physique, ni le lien de parenté le plus étroit. Cela est aussi et surtout, quant à moi, une complicité naturelle qu’il y a entre l’aidée et l’aidant qui fait du bien au quotidien.


Martine Fournier

Ressource d’aide DUO



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