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Photo du rédacteurMartine Fournier

Il était une fois...

Un des moments qui a bercé mon enfance fût de me faire raconter des histoires avant de tomber dans les bras de Morphée.  Ce moment exclusif avec mon papa m’accordait joie, réconfort et sérénité. 


En devenant maman, une de mes passions que j’ai voulu transmettre a été l’amour pour les contes et les histoires abracadabrantes qui laissent libre cours à l’imagination.  Avant même de parler, Evelyn savait écouter ces récits avec attention et démontrait son appréciation en souriant, mais pas à pleines dents, ne les ayant pas toutes encore!


Récemment, ma fille qui a 4 ans et ¾, comme elle se plaît à le dire, m’accompagnait pour rendre visite à une amie qui réside dans une maison d’hébergement pour personne en perte d’autonomie.  Nous allons la rejoindre au salon de l’aile prothétique où pratiquement tous les résidents passent leurs journées (ce sont tous des personnes qui ont des pertes cognitives importantes)  Une fois notre amie rejoint, Evelyn décide de raconter une histoire à ces personnes âgées qui, pour la plupart, somnolent.


Elle commence donc : «Il était une fois, un petit chaperon jaune.»  «Jaune?» : lui ai-je demandé. «Oui maman! C’est presque comme le chaperon rouge, mais c’est différent… Et là, arrête de parler s'il te plaît parce que tu m’interromps.» : qu’elle me répond.  Elle reprend son histoire.  Déjà, il y a quelques yeux qui se lèvent et se tournent vers elle.


Notre amie rit et me fait signe d’observer toute la gestuelle et les mimiques qu’Evelyn utilise pour raconter son histoire.  Evelyn poursuit son récit : «Donc, le chaperon jaune va rendre visite à sa grand-mère pour lui apporter des galettes et de la confiture. »  L’auditoire éclate de rire et l’encourage à poursuivre avec joie.  Evelyn, avec sa petite voix douce, a de la difficulté à se faire entendre de la quinzaine de personnes présentes.  Je lui demande si je peux lui servir de porte-voix, ce qu’elle accepte.  En racontant son histoire, j’ajoute quelques commentaires dans le but d’étayer et d’égayer.  Evelyn est rendue à ce que le loup cogne à la porte de la grand-mère : « Tire la bobinette et la chevillette cherra… le loup entre dans la maison, prend la grand-mère et la met dans le frigidaire.»


Au salon, il a quelques protestations : « Ce n’est pas comme ça que cela se passe dans la vraie histoire… »  Je réponds : « Que le loup gardait la grand-mère pour le dessert»  Tous éclatent de rire sauf Evelyn.  Elle me dit bien sérieusement : «Maman, arrête! Tu gâches mon histoire!» Les éclats de rire reprennent et fusent à travers la pièce.  Les yeux sont rivés sur Evelyn et tous attendent impatiemment la suite.


Je tiens à souligner que la quinzaine de personnes présentes étaient, au début de l’histoire, dans un état léthargique et, qu’au fur et à mesure qu'Evelyn racontait, ils étaient animés par la joie, la candeur et son rire contagieux.


Martine Fournier

Ressource d’Aide DUO


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